Depuis quelques années, je photographie les gens.

L’humain est un art photographique en soi.

Je me considère comme un photographe du genre humain dans mon désir de retranscrire ces moments (si furtifs parfois !) où l’Homme s’harmonise au mieux avec son environnement immédiat; Instantanés magiques, aux quelques dixièmes de seconde, l’humain transcende son quotidien, les émotions immédiates et essentielles prédominent (du photographe et/ou du/des photographié(s)).

La photographie est « comme un coup de foudre fait d’émotions connues : découvertes, déclenchement, révélation » (Jean-Philippe Charbonnier, «un photographe vous parle», Paris, Grasset)

Tout naturellement, mon regard s’est porté sur les artistes des arts de la rue afin de capturer l’intensité des émotions à des moments précis (du moins, j’essaie !) qui se dégagent de ces représentations, divertissantes certes, mais parfois « politiques » (dérangeantes ?!, surprenantes ?!) au sens premier du terme soit : une réflexion de notre vie quotidienne. L’abolition de la distance entre passants-regardeurs (voulus ou de hasard) et artistes (solitaire ou compagnie) dans l’espace public me permet de vivre au plus près cette relation intime, communicative. J’ai ainsi fréquenté régulièrement les festivals tels que le Festival international d’Aurillac, divers festivals parisiens ou aux alentours : Cergy soit ! Festival des vendanges de Suresnes,  Chatillon, …)

Ainsi que les arts dit urbains comme la réalisation de fresques murales, passants devant des murs peints, le bougé des passants … « L’humain en déambulation urbaine faite de rencontres et de hasard heureux (Sabine Weiss) »

De même, l’humain, de par ses postures, ses vêtements, peut se fondre dans le décor de son environnement comme le festival international des jardins de Chaumont sur Loire et composer ainsi un tableau poétique éphémère dans des jardins, certes, déjà codifiés

Lorsqu’il n’est pas dans une relation regardeur-regardée,  l’Homme peut participer à l‘émotion générale où le public est en synergie avec les artistes. J’ai largement connu et photographié cette harmonie communicative au sein de grands rassemblements musicaux tel que le festival Hellfest (festival de musiques extrêmes rock) mais aussi à moindre échelle (concerts dans des salles parisiennes : Bataclan, Centre Barbara). Cette symbiose émotionnelle s’en ressent aussi dans des lieux encore plus restreints ou la promiscuité entre musiciens et le public au centre de l’action : Bar

Je suis en tant que photographe passionné et homme photographe, un invité dans un espace et une relation intime humain-environnement qui n’est pas le mien et dans lequel j’essaie de composer avec mon identité, ma culture, mon histoire pour faire une série d’images de ce qui se joue et qui soit la plus harmonieuse et poétique avec toute la distance géographique et de respect qu’il se doit envers l’humain.

Bon voyage visuel

Dominique Jouxtel

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